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<html>
<head>
<meta name="generator" content=
"HTML Tidy for Linux/x86 (vers 25 March 2009), see www.w3.org">
<meta name="GENERATOR" content="LinuxDoc-Tools 0.9.69">
<title>Le problème du signal 11</title>
</head>
<body>
<h1>Le problème du signal 11</h1>
<h2>Rogier Wolff ( <a href=
"mailto:R.E.Wolff@BitWizard.nl">R.E.Wolff@BitWizard.nl</a>)<br>
(traduit par Nat Makarévitch <a href=
"mailto:nat@linux-france.com">nat@linux-france.com</a>)</h2>
Version 19970716fr
<hr>
<em>Cette FAQ dresse liste des causes possibles d'un
problème que connaissent ces derniers temps certains
utilisateurs de Linux : la compilation d'un important ensemble
logiciel</em>
<blockquote><em>(par exemple le noyau)</em></blockquote>
<em>échoue à cause d'un <em>signal 11</em>. Ce
problème peut être causé par un
dysfonctionnement d'ordre matériel (cas le plus
fréquemment observé) ou logiciel.</em>
<hr>
<h2><a name="s1">1. À propos de ce document</a></h2>
<p>La <a href="http://www.bitwizard.nl/sig11/">version
originale</a> de ce document est à présent
intégrée à la collection des "Mini-Howto" de
Linux.<br>
La version publiée sur le Web était consultée
300 fois par semaine en juin 1996 (augmentation : facteur 3 en
3 mois).</p>
<p>La plus récente version de ce texte, librement utilisable
s'il n'est pas modifié, sur trouve sur <a href=
"http://www.linux-france.com/">son site de référence
<URL:http://www.linux-france.com/></a></p>
<p>Tout commentaire et compte-rendu d'expérience
intéresse l'auteur ( <a href=
"mailto:R.E.Wolff@BitWizard.nl">Rogier Wolff
<R.E.Wolff@BitWizard.nl></a>) mais les suggestions d'ajouts
techniquement sans valeur seront rejetées.<br>
Expédier à <a href=
"mailto:nat@linux-france.com">nat@linux-france.com</a> les
commentaires concernant cette adaptation française.</p>
<p>Note : le problème détaillé ici
concerne aussi les autres systèmes un tant soit peu
exigeants : Windows 3.1, FreeBSD, Windows NT, NextStep...</p>
<p>Cette adaptation française doit beaucoup à J.
Chion.</p>
<h2><a name="s2">2. Question clé</a></h2>
<p>Voici la question-clé traitée par ce
document :</p>
<pre>
Lorsque je compile un noyau Linux la procédure avorte avec un message:
gcc: Internal compiler error: program cc1 got fatal signal 11
Que se passe-t-il ?
</pre>
<h2><a name="ss2.1">2.1 Réponse succincte</a></h2>
<p>Le problème est vraisemblablement causé par un
dysfonctionnement du matériel. De nombreux composants de
l'ordinateur peuvent être impliqués et diverses
manières de résoudre le problème existent.</p>
<h2><a name="s3">3. Comment s'assurer que le matériel est en
cause ?</a></h2>
<p>Sitôt après l'échec du <code>make</code>,
invoquez-le à nouveau.</p>
<p>Si la machine parvient à compiler quelques autres
fichiers, nous pouvons penser que le matériel est
défaillant.</p>
<p><a name="Expiration du buffer cache"></a> Si, par contre, la
compilation cesse tout de suite (message "nothing to be done for
xxxx" avant nouvel échec au même endroit), il faudra
déterminer si le contenu de la mémoire vive est
toujours bien préservé. Pour cela :</p>
<pre>
dd if=/dev/DISQUE_DUR of=/dev/null bs=1024k count=MEGAS
</pre>
<em>DISQUE_DUR</em> remplace ici le nom du fichier spécial
associé au disque dur stockant les sources. Pour
connaître son nom, rester dans le répertoire abritant
les sources et introduire <code>df .</code> ("df" suivi d'un
espace puis un point).<br>
<em>MEGAS</em> remplace ici le nombre de Mo de mémoire vive
dont la machine dispose (indiqué par <code>free</code>).
<p>Cette commande va obliger Linux à lire les informations
placées au début du disque de façon à
"gaver" le contenu du cache disque ("buffer-cache"). Il devra donc,
par la suite, relire les fichiers source à compiler ainsi
que les binaires de gcc.</p>
<p>Invoquer <code>make</code>.<br></p>
<p>Si la compilation échoue toujours au même
"endroit", le problème est probablement d'ordre logiciel.
Étudier en ce cas la section consacrée aux <a href=
"#Quelles%20sont%20les%20autres%20causes%20possibles%20?">autres
causes possibles</a>.</p>
<p>Si la compilation échoue à un autre stade, nous
pouvons conclure que les transferts de données entre le
disque et la mémoire vive ne sont pas assurés
correctement.</p>
<h2><a name="s4">4. Que signifie ce "signal 11" ?</a></h2>
<p>Linux avorte grâce au "signal 11" tout programme tentant
d'accéder à une adresse mémoire ne lui
appartenant pas. Parmi les nombreuses causes possibles, nous ne
pouvons retenir dans l'absolu que deux possibilités, dans le
cas où cela concerne une version stable de gcc
utilisée sur une machine très commune :
problème matériel ou bien inadéquation de
certaines composantes des utilitaires logiciels du
système.</p>
<p>Lorsque ce problème survient sur une machine sans
défaut matériel, il ne peut être causé
que par une erreur de programmation ou de compilation (en
l'occurrence du binaire de gcc). Mais lorsque le matériel
est défaillant, et que des valeurs stockées en
mémoire vive changent plus ou moins aléatoirement, un
programme exigeant tel que gcc ne parviendra pas à mener
à bien sa mission car il tentera tôt ou tard de
déréférencer un pointeur au contenu ainsi
modifié.</p>
<p>Un pointeur, sur une machine à processeur Intel,
s'étend sur 32 bits et permet donc d'accéder à
4 Go. Peu de machines Intel disposent d'autant de mémoire
vive dont la majeure partie serait allouée à
gcc !<br>
Une adresse de 32 bits aléatoire est donc très
probablement illégale et Linux tuera le programme qui tente
avec elle, selon lui, de manipuler des données ne lui
appartenant pas.</p>
<h2><a name="s5">5. Quel composant incriminer ?</a></h2>
<p>Voici une liste des diverses causes de dysfonctionnement du
matériel :</p>
<ul>
<li>Composants trop lents. De mauvaises surprises sont à
craindre si l'une des "barrettes" de mémoire vive ne
fonctionne pas convenablement. Même une carte mère
capable de contrôler par test de parité ne
détectera pas les erreurs survenant lors des cycles
d'écriture.
<p>Inventaire des causes et solutions :</p>
<ul>
<li>Latence des composants trop importante ("mémoire trop
lente")<br>
Le contrôleur de bus ne parvient pas toujours en ce cas
à obtenir à temps la donnée requise par le
processeur car la mémoire "réagit" trop lentement.
Solution :augmenter le nombre de cycles d'attente ("wait
states") grâce au SETUP de la machine. Problème
fréquent sur les machines 486 cadencé à plus
de 80 MHz équipées d'un BIOS de marque AMI. (Pat
V.)<br>
Il est parfois nécessaire de remplacer les composants pour
diminuer la latence. Les systèmes ayant un bus
cadencé à 33 MHz (P100, P133...) ne doivent pas
employer de RAM avec plus de 60ns de latence, surtout si la carte
mère est de marque ASUS. L'ensemble peut sembler fonctionner
avec des composants à 70ns mais une petite erreur est alors
toujours possible (Andrew Eskilsson).</li>
<li>Composant défecteux<br>
Démonter une barrette (ou changer temporairement la seule
barrette employée) puis relancer le système et
tester. Recommencer autant de fois que nécessaire afin
d'isoler le (ou les !) composants défectueux. Prendre
garde, le cas échéant, lors de la manipulation des
mémoires statiques, car une décharge
<em>d'électricité statique</em> peut les
<em>condamner</em>.
<p>Témoignage (kettner@cat.et.tudelft.nl) : nous avons
éprouvé de grandes difficultés avec une
machine dont il s'avéra que les quatre barrettes
étaient défectueuses et modifiaient à peu
près un bit par heure de fonctionnement. La machine
"plantait" environ une fois par jour et les compilations de noyau
échouaient environ une fois par heure. Cette machine a pu
exécuter le test mémoire durant 2300 cycles complets
sans erreur, puis détecta environ 10 erreurs et continua
ensuite sans problème durant plusieurs centaines de cycles.
La compilation de noyau s'avéra le test le plus efficace car
même le cas le plus favorable ne permettait pas de compiler
plus de 14 noyaux à la suite. Nous avons donc
échangé ces barrettes.</p>
</li>
<li>Convertisseurs défectueux<br>
De nombreux supports de mémoire, permettant de monter des
composants 32 bits sur des supports 72 points, ne sont pas
conçus de façon correcte, en particulier les plus
anciens.
<p>Témoignages : nous avons très longtemps
utilisé sans problème un jeu de composants sans
support de ce type. Mais ils ne furent pas utilisables avec un
convertisseur (Naresh Sharma (n.sharma@is.twi.tudelft.nl)).</p>
<p>Paul Gortmaker (paul.gortmaker@anu.edu.au) indique que les
convertisseurs doivent tous comporter au moins quatre condensateurs
de régulation du courant.</p>
</li>
<li>Mode de rafraîchissement de la mémoire vive
inadéquat<br>
Les composants "perdent" alors peu à peu les données
stockées. Causes (Hank Barta (hank@pswin.chi.il.us), Ron
Tapia (tapia@nmia.com)) : certaines cartes mère donnent
la possiblité de raréfier les cycles de
rafraîchissement en vue d'augmenter la bande passante utile
du bus (option "hidden refresh" du SETUP). Un programme, souvent
appelé <code>dram</code>, offre le moyen de configurer le
jeu de composants ("chipset") au plus bas niveau afin d'obtenir des
effets semblables.</li>
<li>Trop faible nombre de cycles d'attente<br>
Certains composants de la carte mère peuvent ne pas
fonctionner toujours correctement si le nombre de cycles d'attente
("wait states") n'est pas approprié. L'augmenter grâce
au SETUP.</li>
</ul>
</li>
<li>Défaillance de la mémoire cache<br>
Le contenu de la mémoire cache n'est
généralement pas certifié par un test de
parité et une défaillance ne sera donc pas
diagnostiquée par la carte mère. Test : utiliser
le SETUP pour invalider le cache externe ("L2") puis faire
fonctionner le système. Si les problèmes
disparaissent le cache est défectueux. Solutions :
<ul>
<li>Vitesse ou latence de la mémoire cache
inadéquate.<br>
Augmenter, grâce au SETUP, le nombre de cycles
d'attente.</li>
<li>Composant de mémoire défecteux<br>
Il faut alors changer de composant cache. <em>ATTENTION</em> :
il s'agit très souvent de mémoire statique, donc
<em>très</em> fragile (Joseph Barone
(barone@mntr02.psf.ge.com)).</li>
<li>Mode d'exploitation du cache inadéquat<br>
Le mode "écriture différée" ("write back"),
par exemple, cause parfois des problèmes lorsque le jeu de
composants de la carte mère n'est pas correctement
conçu (cas observé sur une carte "MV020 486VL3H" (20
Mo RAM) par Scott Brumbaugh).</li>
</ul>
</li>
<li>Configuration incorrecte de la carte mère<br>
Un cavalier ("jumper") détermine parfois le cache qui sera
employé (le modèle monté sur une micro carte
d'extension ou bien les composants de mémoire classiques).
Exemple : cavalier JP16 sur les ASUS P/I-P55TP4XE version
2.4.</li>
<li>Transferts de données entre disque et mémoire<br>
Un bloc de données lu sur le disque peut se trouver
stocké en mémoire avec un bit erroné.<br>
Déterminer si c'est la cause du problème en recopiant
des fichiers puis en comparant la copie à l'original.
Répéter ce test : après un
<code>dd</code> (consulter à ce propos la section
consacrée à l' <a href=
"#Expiration%20du%20buffer%20cache">expiration du buffer cache</a>)
la compilation avortera très vraisemblablement à un
autre stade.
<ul>
<li>Interruptions masquées durant des transferts IDE<br>
Certains disques IDE ne tolèrent pas le démasquage
des interruptions lors des transferts, en particulier en
période de forte charge système
("hdparm -u0").</li>
<li>Disque de marque Kalok<br>
La qualité des disques Kalok de la série 31xx laisse
beaucoup à désirer, mieux vaut éviter de les
employer. Ils ne sont de toutes façons pas compatibles avec
Linux. Les réformer ou laisser aux utilisateurs de
systèmes d'exploitation sans cache disque.</li>
<li>Disques SCSI<br>
Vérifier terminateurs et câbles. Un câble court
peut sembler fonctionner avec une terminaison inadéquate
mais les données transférées peuvent en
pâtir. Essayer de valider les options de test de
parité.</li>
</ul>
</li>
<li>Augmentation abusive de la cadence d'horloge
("overclocking")<br>
Le résultat est le plus souvent aléatoire. Essayer
d'exploiter la machine à la cadence d'horloge normale.<br>
Dans un cas au moins (Samuel Ramac (sramac@vnet.ibm.com)) un
processeur P120 ne tolérait pas 120 MHz mais fonctionnait
à 100 MHz. La carte mère n'était pas en cause
car le bus est en fait plus rapide lorsque l'horloge bat à
100 MHz
<blockquote>CPU à 120 : bus à 60 (x 2), CPU
à 100 : bus à 66 (x 1,33)</blockquote>
. Un autre processeur P120, monté en lieu et place,
fonctionne d'ailleurs normalement.<br>
Tous les "fondeurs" (constructeurs de processeurs) produisent ainsi
de rares "ratés", ce n'est en rien spécifique
à Intel.</li>
<li>Refroidissement du processeur<br>
L'élevation de la température du processeur
provoquée par une augmentation de la cadence d'horloge ou
par une panne du dispositif de refroidissement peut
générer des dysfonctionnements. Bon
révélateur : interdire au noyau d'utiliser
l'instruction HALT grâce au paramètre LILO
adéquat (lire le "BootPrompt HOWTO"). La température
du circuit augmentera alors beaucoup plus vite, même sous
faible charge système, et la fréquence d'apparition
des problèmes augmentera. Le Pentium à l'instruction
"FDIV" boguée est particulièrement concerné
car son ventilateur n'était pas conçu au mieux.
Notons aussi que la colle employée pour assujetir le
radiateur au processeur doit présenter des
caractéristiques de conduction thermique correcte (Arno
Griffioen (arno@ixe.net), W. Paul Mills (wpmills@midusa.net), Alan
Wind (wind@imada.ou.dk))
<p>Intel indique que la température de la surface du
processeur doit être comprise entre :<br></p>
<ul>
<li>0 et +85° C: Intel486 SX, Intel486 DX, IntelDX2,
IntelDX4<br></li>
<li>0 et +95° C: IntelDX2, IntelDX4 OverDrive®<br></li>
<li>0 et +80° C: 60 MHz Pentium®<br></li>
<li>0 et +70° C: 66 to 166 MHz Pentium<br></li>
</ul>
Consulter à ce propos les sections Q6, Q7 et Q13 de ce
<a href=
"http://pentium.intel.com/procs/support/faqs/iarcfaq.htm">document
Intel</a></li>
<li>Voltage de l'alimentation du processeur<br>
Certains processeurs 5 Volts fonctionnent sous 3,3 Volts, mais pas
toujours de façon parfaite. Pis : les documentations de
certains systèmes sont incorrectes et recommandent une
configuration inadéquate (Karl Heyes
(krheyes@comp.brad.ac.uk))</li>
<li>Voltage de l'alimentation de la mémoire<br>
Les plus récentes cartes ne tolèrent que la
mémoire 3,3 Volts. Ne jamais utiliser les composants sous un
voltage inadéquat (risque de destruction).</li>
<li>Surexploitation du bus local<br>
Le nombre de cartes connectables à un bus local
décroît avec sa fréquence d'exploitation :
3 cartes à 25 MHz, 2 à 33 MHz, une seule à 40
MHz et aucune à 50 MHz (fréquence maximale). Certains
systèmes tolèrent mal la surcharge et les
données échangées peuvent alors en
pâtir. Essayer d'augmenter les états d'attente
insérés entre les cycles du bus local (Richard
Postgate (postgate@cafe.net)).</li>
<li>Fonctions d'économie d'énergie ("power
management", "APM")<br>
Certains portables, en particulier, offrent une fonction de reprise
immédiate (mode "resume") et des programmes pilotes ne
tolèrent pas toujours cela. Débrayer ces fonctions ou
bien compiler l'"APM support" dans le noyau (Elizabeth Ayer
(eca23@cam.ac.uk)).</li>
<li>Processeur défectueux<br>
Certains exemplaires des processeurs courants recèlent des
bogues aux effets pervers. Aucune solution n'existe, il faut
remplacer le composant. Des cas d'incompatibilité entre
processeur et carte mère auraient été
observés. Depuis février 1997 la première
vague de problèmes, qui concernait les processeurs Intel,
décroît nettement tandis que l'exploitation de
processeurs Cyrix/IBM 6x86 sur certaines cartes mère
s'avère difficile. Le manuel d'une carte mère
précise qu'elle est incompatible avec les premières
versions du 6x86. C'est regrettable car les performances de ces
processeurs sont fort bonnes.</li>
</ul>
<h2><a name="s6">6. Mais tout fonctionnait correctement depuis
longtemps !</a></h2>
<p>Le fait que la configuration déficiente fonctionnait sans
problème depuis un moment n'implique malheureusement pas que
le matériel est hors de cause.</p>
<p>L'exemple classique concerne les composants de mémoire.
Leurs fabricants ne disposent pas d'une ligne de production
distincte pour chaque type de mémoire. Les circuits
proviennent tous des mêmes machines et matières
premières, seul le test final détermine si un
composant donné sera par exemple vendu en tant que 60 ns ou
bien 70 ns. Vos composants fonctionnaient peut-être à
merveille depuis longtemps à la limite de leurs
capacités mais un facteur quelconque (la température,
par exemple, ralentit les mémoires) peut les rendre assez
vite inadéquats.</p>
<p>Un climat estival ou bien une lourde charge de travail
processeur place donc parfois le système dans des conditions
où son fonctionnement correct n'est plus certain, voire plus
possible (Philippe Troin (ptroin@compass-da.com)).</p>
<h2><a name="s7">7. Mon programme de test mémoire ne
révèle aucun problème</a></h2>
<p>Le test mémoire effectué par le BIOS lors du
démarrage de la machine n'en est le plus souvent pas un. Des
conditions d'exploitation extrêmes peuvent seules permettre
de lever le doute. Tester grâce à
<code>memtest86</code>.</p>
<h2><a name="s8">8. Le problème est-il limité
à la compilation du noyau ?</a></h2>
<p>Non, mais la compilation du noyau exige beaucoup de ressources
et constitue donc un excellent test ou
révélateur.</p>
<p>Autres cas observés :</p>
<ul>
<li>Certaines machines se bloquent parfois lorsqu'elles
exécutent le script d'installation de la distribution
Slackware (dhn@pluto.njcc.com).</li>
<li>Le noyau stoppe parfois une tâche à cause d'une
"general protection error" (message confié à syslog)
(fox@graphics.cs.nyu.edu).</li>
</ul>
<h2><a name="s9">9. D'autres systèmes d'exploitation
fonctionnent pourtant bien sur cette machine !</a></h2>
<p>Linux exploite mieux le matériel que la plupart des
autres systèmes, comme ses performances le laissent
imaginer.</p>
<p>Certains autres systèmes, par exemple
édités par Microsoft, se "plantent parfois" de
façon incompréhensible. Peu d'utilisateurs s'en
plaignent, semble-t-il, et cette société leur
<a href="http://www.cantrip.org/nobugs.html">répond</a> en
ce cas d'une manière quelque peu étrange.</p>
<p>Le mode de conception et d'utilisation de ces systèmes
d'exploitation produit un ensemble le plus souvent plus
"prédictible" que Linux dans la mesure ou une application
donnée sera le plus souvent chargée dans la
même section de la mémoire vive. Les aléas
dûs à un composant défectueux sont donc parfois
portés au compte d'un programme donné et non du
matériel.</p>
<p>Une chose demeure cependant certaine : un système
Linux bien installé sur une machine saine doit pouvoir
compiler cent fois de suite un noyau sans aucun
problème.</p>
<p>Témoignage : Linux et gcc testent à merveille
la machine. Hors de Linux le test "Winstone" produit le même
genre d'effets (Jonathan Bright (bright@informix.com))</p>
<h2><a name="s10">10. "signal 11" est-il le seul
effet ?</a></h2>
<p>Ce n'est malheureusement pas le cas. Les signaux 6 et 4 peuvent
aussi relever de ce genre de problème (lorsque la
mémoire n'accomplit pas correctement son office n'importe
quel type d'erreur peut survenir) mais le 11 est le plus
commun.</p>
<p>Autres problèmes constatés :</p>
<ul>
<li>free_one_pmd: bad directory entry 00000008</li>
<li>EXT2-fs warning (device X:Y): ext_2_free_blocks bit already
cleared for block Z</li>
<li>Internal error: bad swap device</li>
<li>Trying to free nonexistent swap-page</li>
<li>kfree of non-kmalloced memory ...</li>
<li>scsi0: REQ before WAIT DISCONNECT IID</li>
<li>Unable to handle kernel NULL pointer dereference at virtual
address c0000004</li>
<li>put_page: page already exists 00000046 invalid operand:
0000</li>
<li>Whee.. inode changed from under us. Tell Linus</li>
<li>crc error System halted (lors du démarrage)</li>
<li>Segmentation fault</li>
<li>"unable to resolve symbol"</li>
<li>make 1]: *** ... Error 139 make: *** ... Error 1</li>
<li>X Window avorte brusquement avec un mesage 'can terminate with
a "caught signal xx"'</li>
</ul>
<p>Les premiers exemples relèvent d'arrêts
provoqués par le noyau qui "suspecte" une erreur de
programmation l'affectant. Les autres concernent les
applications.</p>
<p>(S.G.de Marinis (trance@interseg.it), Dirk Nachtmann
(nachtman@kogs.informatik.uni-hamburg.de))</p>
<h2><a name="s11">11. Que faire ?</a></h2>
<ul>
<li>Démonter des barrettes, les remplacer</li>
<li>Débrayer (SETUP) le cache de second niveau du
processeur</li>
<li>Diminuer la cadence du processeur et du bus</li>
<li>Restaurer la cadence de rafraîchissement de la
mémoire préconisée</li>
<li>Démarrer avec un noyau sous option "mem=4M" pour lui
interdire d'exploiter la mémoire au-dessus des 4 premiers
Mo</li>
<li>Tester :
<blockquote>
<pre>
<code> tcsh
cd /usr/src/linux
make zImage
foreach i (0 1 2 3 4 5 6 7 8 9)
foreach j (0 1 2 3 4 5 6 7 8 9)
make clean;make zImage > log."$i"$j
end
end
</code>
</pre></blockquote>
Tous les contenus des fichiers de trace résultants doivent
être identiques. Cela exige environ 24 heures sur un P100 /
16 Mo RAM et environ 3 mois sur un 386 / 4 Mo :-)</li>
</ul>
<p>Le moyen le plus efficace reste de remplacer tous les composants
de mémoire. Ce n'est cependant pas toujours facile.</p>
<h2><a name="s12">12. Et le test physique ?</a></h2>
<p>Même certains équipements électroniques de
test des mémoires ne mettent pas toujours en évidence
les problèmes dont nous traitons ici car ils peuvent par
exemple dépendre du mode d'exploitation des composants par
la carte mère.</p>
<h2><a name="s13">13. Quelles sont les autres causes possibles
?</a></h2>
<p><a name="Quelles sont les autres causes possibles ?"></a></p>
<ul>
<li>pgcc<br>
Utilisation de la version de gcc "pgcc", dont le
générateur de code est optimisé pour le
Pentium. La compilation, avec ses options par défaut, de
certains modules du noyau (par exemple floppy.c) produit un signal
11. Les causes se trouvent à la fois dans le noyau, la libc
et pgcc. On constate vite qu'il ne s'agit pas d'un problème
matériel car il se produit toujours au même stade de
la compilation.<br>
Solution : utiliser un gcc standard ou bien des options
interdisant certaines optimisations (par exemple
"-fno-unroll-loops") (Evan Cheng (evan@top.cis.syr.edu)).</li>
<li>Composants de gcc hétéroclites<br>
Lorsque les fichiers appartenant à gcc proviennent de
sources différentes des problèmes peuvent
appraître. Il faut alors tout remplacer par une version
complète et correcte (Richard H. Derr III
(rhd@Mars.mcs.com)).</li>
<li>Édition de liens avec bibliothèque pour
<code>SCO</code><br>
Sous iBCS les applications dont le LDFLAGS contient
<code>-L</code>lib/ sont exposées.</li>
<li>a.out et ELF<br>
Compilation d'un noyau a.out au sein d'un environnement ELF (ou le
contraire).. Le premier appel à "ld" causera toujours un
"signal 11"(REW).</li>
<li>Carte Ethernet ISA sur bus PCI mal configuré<br>
Cela peut causer de graves problèmes logiciels (sigsegv,
arrêt du noyau...). Il faut alors utiliser le SETUP pour
configurer l'"aperture" (zone de mémoire commune à la
carte et à l'espace d'adressage du système).</li>
<li>Contenu de la partition de mémoire virtuelle ("swap")
endommagé<br>
Tony Nugent (T.Nugent@sct.gu.edu.au) précise qu'il a pu
résoudre le problème en re-préparant la
partition grâce à "mkswap".<br>
Louis J. LaBash Jr. (lou@minuet.siue.edu) nous rappelle qu'il faut
invoquer "sync" après un "mkswap".</li>
<li>Cartes Ethernet bas de gamme de type NE2000<br>
La qualité de certaines cartes est si médiocre
qu'elles mettent en péril la stabilité du
système. Les noyaux Linux postérieurs à 1.3.48
les tolèrent semble-t-il mieux (REW).</li>
<li>Alimentation électrique<br>
Cas peu probable, même une machine très bien
équipée n'approche guère les limites des
alimentations 200 W. Seul un système utilisant de nombreux
anciens disques (gros consommateurs de courant) peut poser un
problème (Greg Nicholson (greg@job.cba.ua.edu)).<br>
Thorsten Kuehnemann (thorsten@actis.de) indique qu'une alimentation
défectueuse peut provoquer des signaux 11.</li>
<li>Compilation du code ext2<br>
Dans certains cas la compilation du code de gestion du
système de fichiers ext2 provoque un signal 11 (Morten
Welinder (terra@diku.dk)).</li>
<li>Mémoire disponible insuffisante<br>
gcc produit alors d'étranges erreurs (Paul Brannan
(brannanp@musc.edu)).</li>
</ul>
<h2><a name="s14">14. Cette liste me laisse
sceptique !</a></h2>
<p>Nous ne traitons ici que de cas <b>réels !</b><br>
(N.d.T : la version <a href=
"http://www.bitwizard.nl/sig11/">originale</a> de ce document
propose une liste des auteurs de témoignages).</p>
</body>
</html>
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